L’HISTOIRE DES MARQUAGES SUITE ET FIN

Le 8 dans la matinée, la lutte reprend. Le bombardement des grosses pièces lourdes de l’artillerie Allemande ne cessent de tomber sur nos soldats. Tout ce qui reste encore est haché, fracassé. Un cimetière est retourné complètement, les ossements et les cercueils gisent au milieu de nos morts et blessés.

Le 9 novembre, une batterie de 75 arrive à notre secours, mais que faire contre des canons 310 et 420. Des tranchées sont prises par l’ennemi, reprise par nos marins après de furieux corps  à corps.

Le 10 novembre,  l’ennemi se décide à en finir contre nos positions. Un formidable bombardement commence vers 10 heures, les tirs des canons sont très ajustés , trop ajustés ( sans doute à cause des espions). Toutes les tranchées sont bouleversées, la brigade subit de très lourdes pertes.

 A 11 heures, 12 000 Allemands marchent sur DIXMUDE. Il est impossible de lever la tête, tant les obus tombent sans interruptions. Le seul secteur non tenu par les marins fut enfoncé tout de suite et ses défenseurs mis hors de combat. De ce fait, les Allemands contournent nos positions. Les lignes téléphoniques étant détruites, l’Amiral RONACH n’avait plus aucun contact avec les compagnies. Les Allemands avaient pénétrés à l’intérieur de la défense. Ils prenaient toutes les tranchées à revers. Les Allemands entrent dans DIXMUDE, il y a un fusil derrière chaque tas de cailloux, une mitrailleuse à chaque embrasure, les marins résistent et contre attaque à la baïonnette , repoussent les Allemands , ce n’était qu’une mêlée hurlante, on se fusillait à bout portant, on s’égorgeait à la baïonnette ou au couteau, on se battait à coup de crosse.

Vers 15 heures, la moitié des marins manquait. Soit tués, blessés ou prisonniers. Les colonnes Allemandes continuaient d’avancer avec toujours plus de renfort. Les marins reculaient vers les ponts sur l’YSER en combattant. Voilà 6 heures que le combat dure, plus rien ne reste de la ville. Vers 17 heures après avoir fait sauter les ponts, ce qui reste de la brigade se replie de l’autre côté de l’YSER. L’inondation programmée était maintenant à son plus haut niveau  qui empêchait les Allemands d’avancer. La route de DUNKERQUE était coupée. L’artillerie lourde Française et Belge était maintenant montée en ligne.

On avait demandé aux marins de tenir 4 jours, ils ont tenu pendant presque 4 semaines, du 16 Octobre au 1er Novembre avec 50% de perte pour les officiers mariniers et matelots, et 80% pour les officiers.

Les Allemands auraient perdu plus de 10 000 morts, 4 000 blessés graves arrivaient dans les hôpitaux de LIEGE et ceci, d’après un journal Hollandais  LE NIEUWS-VAN-DEN-DAG sans compter leurs ambulances qui traitaient les blessés les moins atteints.

La brigade des fusiliers marins a reçu par décret du 26 Novembre 1914 la Légion d’honneur, fourragère rouge, que tous fusiliers marins portent et le Président de la République, Monsieur POINCARE, a remis un drapeau à la brigade avec inscription« REGIMENT DE MARINS » Voilà pourquoi que le Régiment Blindé de fusiliers marins de la 2ème DB a choisi comme sigle  le 

                                    Y de YSER.

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