LA NAISSANCE DE LA 2EME DB – épisode 8

Le 13 août 1943, entre deux missions à Alger et au Maroc, Leclerc confie à ses subordonnés : «Pendant trois ans, dans notre coin, nous avons représenté la France au combat et tenu son épée. Aujourd’hui, l’armée française reprend la lutte, notre mission est terminée. Nous avons été le trait d’union. Il ne nous reste plus qu’à rentrer dans cette armée puisqu’elle est décidée à combattre. (…) Il convient toutefois de conserver intact l’esprit de la France Combattante * car il a fait ses preuves et représente l’esprit de la France. »

Le 24 août 1943, la 2e DFL devient officiellement la 2e division blindée (2e DB), sur le modèle des brigades américaines, avec des «combat commands» (groupements tactiques), formations interarmes adaptées aux conditions du combat.

Leclerc souhaite faire de sa division un symbole de l’unité nationale, sous l’autorité du général de Gaulle, chef suprême et unique de la France Combattante. En septembre, la 2e DB est regroupée au camp de Temara (Maroc), où elle va parfaire son entraînemCréée le 24 août 1943, la 2e DB (Division blindée) est constituée d’hommes et de femmes venant d’horizons multiples, d’opinions politiques et religieuses diverses.

Aux Français libres d’origine se joignent des spahis d’Egypte, des compagnies de chars reconstituées en Angleterre, des unités entières d’Afrique du Nord (12e régiment de chasseurs d’Afrique, 12e régiment de cuirassiers), une unité de fusiliers marins, deux groupes d’artillerie. Des volontaires sont venus de nombreux points du monde, des évadés de France par l’Espagne (près de 3 000), des Corses, des prisonniers de guerre évadés par la Russie, des Alsaciens-Lorrains, des hommes du Corps Franc d’Afrique, des républicains espagnols, des quakers, objecteurs de conscience qui intègrent le bataillon médical. Des femmes, venant des Etats-Unis avec leurs ambulances, forment le groupe Rochambeau, en souvenir de l’aide du général français lors de la guerre d’Indépendance américaine et des Marinettes, conductrices appartenant à la marine française. 3 600 soldats originaires d’Afrique noire, d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient illustrent l’importance de la contribution de l’Empire à la libération de la France.

Fin avril 1944, la 2e DB (environ 15 000 hommes) est acheminée dans le sud de l’Angleterre où sont concentrées les troupes alliées (Américains, Anglais, Canadiens, Polonais, Belges, Néerlandais, Tchécoslovaques). Tous ces hommes se préparent à débarquer en France. Lors d’une prise d’armes, à Dalton Hall, le 3 juillet 1944, le général Koenig remet leurs drapeaux aux unités et Leclerc fait distribuer à chacun l’insigne de la 2e Division blindée.

LA CAMPAGNE DE TUNISIE – épisode 7

La guerre s’étend en Afrique du Nord avec le débarquement américain et l’arrivée des renforts allemands en Tunisie avec l’accord de Vichy. L’armée française d’Afrique, après s’être opposée temporairement (1825 morts) aux Anglo-Saxons, combat à leurs côtés contre les troupes de l’Axe en Tunisie.

 

Avec l’invasion de la zone sud, de nombreux officiers de l’armée d’armistice rejoignent les Alliés pour reprendre la lutte.

 

A l’issue de la conquête des oasis du Fezzan, Leclerc convainc le général Montgomery, le 26 janvier 1943, de l’engager en Tunisie pour créer un second front contre les forces germano-italiennes.

La participation des Forces françaises combattantes sur ce théâtre d’opération est importante pour le général de Gaulle, tenu à l’écart des négociations politiques d’Alger par les Alliés. Le chef de la France Libre a donné l’ordre, dès le 17 janvier 1943, au général de Larminat, commandant ces forces, pour « qu’elles participent dans la plus large mesure possible, à la bataille aux côtés de la 8e armée britannique ».

La colonne volante du colonel Rémy et trois compagnies de chars, du génie et de transmission renforcent la colonne Leclerc. Rééquipée par les Anglais, elle s’enrichit d’une centaine d’officiers grecs de l’Escadron sacré du colonel Gigantès et prend le nom de Force L.

Montgomery confie à Leclerc la couverture du flanc gauche de sa 8e armée le long de la ligne Mareth, ligne de fortification du sudtunisien.

La Force L pénètre en Tunisie, le 20 février 1943. Le 10 mars, à Ksar-Rhilane, elle se heurte au groupement de reconnaissance allemand de la 90e panzerdivision chargée d’empêcher la 8e armée de déborder la ligne Mareth.

La Force L arrête l’ennemi, tient fermement la position avec l’aide de la Royal Air Force malgré des moyens peu adaptés au combat contre des blindés. Montgomery gratifie les Français d’un « Well done ! ».

La Force L facilite ensuite la prise de Gabès, le 29 mars, puis certains de ses éléments s’emparent avec beaucoup de difficultés du Djebel Garci, au nord de Kairouan, le 20 avril. Le 10 mai, un détachement entre à Tunis avec la 8e armée britannique.

La célébration de la victoire à Tunis le 20 mai, souligne toutefois les antagonismes existant entre l’armée d’Afrique et les Forces françaises libres qui défilent séparément.

Surmontant ces divergences, Leclerc réussira à adjoindre des unités de l’armée d’Afrique aux Forces françaises libres pour former la 2e Division blindée.


Le Général Leclerc N°3 par raboteur340

LES CAMPAGNES DU FEZZAN épisode 6

Le déclenchement de l’offensive au Fezzan (Libye) dépend étroitement de la grande offensive britannique en direction de Tripoli.

 Or, à la fin de 1941, les Britanniques repoussent les Italiens vers Benghazi mais sont arrêtés par la contre offensive du général Rommel. Il faudra attendre l’offensive réussie du général Montgomery, chef de la 8e armée britannique, contre les forces de l’Axe à El Alamein, début novembre 1942, pour que la jonction soit possible.

 Leclerc décide alors de réaliser des opérations de harcèlement contre l’ennemi, sans s’engager à fond, pour ne pas laisser ses hommes inoccupés. Il lance ses colonnes sur plusieurs axes pour attaquer les postes italiens. Déclenchée le 17 février 1942, la première campagne du Fezzan s’achève le 14 mars.

 Leclerc  conduit la Colonne LECLERC, forte de 4 000 Africains , 600 Européens et 150 véhicules qui ont mené une guérilla motorisée sur un territoire grand comme la France.Ils seront appuyés par le groupe Bretagne.

Les oasis de Tedjeré et Ouaou el- Kébir tombent respectivement les 28 février, 1er mars et 7 mars. L’opération échoue devant Oum el-Araneb. La présence de deux compagnies italiennes rend la situation difficile d’autant plus que les avions italiens et allemands se montrent très actifs. La saison sèche arrivant, Leclerc ordonne le repli, le 7 mars.

 Le combat a été éprouvant. Les problèmes logistiques sont considérables. Leclerc profite de cette pause pour renforcer ses moyens en matériels et parfaire l’entraînement de ses hommes. Le 22 décembre 1942, Ouigh el-Kébir est occupé et devient la base d’opérations.

 Début janvier 1943, les oasis tombent les unes après les autres. Le Fezzan est conquis. Leclerc est à Tripoli le 26 janvier. La jonction avec les Britanniques est faite.

VERS KOUFRA épisode 5

À partir de ces bases, sa colonne, qui compte notamment le capitaine MASSU, effectue des raids de plusieurs milliers de kilomètres au milieu du désert, avec un équipement peu adapté aux conditions climatiques et au sol sableux et se dirige vers des postes italiens. Koufra, au milieu du désert, est un modeste fort tenu par une garnison italienne et protégé par une compagnie motorisée qui vadrouille en couverture dans la région , la Sahariana. C’est sans doute le poste le plus avancé, au sud, de l’alliance germano-italienne.

LECLERC se lance dans le désert avec une centaine d’Européens et 250 méharistes et tirailleurs «sénégalais», essentiellement des Tchadiens et des Camerounais. La petite troupe est équipée de bric et de broc avec quelques dizaines de vieux véhicules, cinq petits avions, des armes et des uniformes à l’avenant.

Les Français combinent leur action avec les Britanniques qui, du Caire, lancent une attaque sur Mourzouk, la capitale du Fezzan. Le major CLAYTON, qui commande la colonne britannique, se fait «prêter» par LECLERC deux officiers : le capitaine MASSU, qui se rendra plus tard célèbre en Algérie, et le lieutenant-colonel Colonna d’ORNANO, qui sera tué devant Mourzouk.

La colonne britannique est défaite par la Sahariana sans atteindre son objectif et les rescapés rejoignent la colonne de Leclerc. Celle-ci arrive le 7 février 1941 en vue de Koufra.

Jouant d’audace (comme à son habitude), LECLERC tient en respect les défenseurs du fort avec une partie de ses troupes. Lui-même et le reste de ses troupes éloignent la Sahariana du fort. Après un ultime combat, le 19 février, la compagnie motorisée décroche et se replie vers le nord-ouest. Les défenseurs de Koufra ne peuvent plus compter que sur eux-mêmes. Ils surestiment le nombre et l’équipement de leurs assiégeants et Leclerc les entretient dans leur ignorance en faisant déplacer sans cesse ses armes automatiques.

Le 1er mars, enfin, des parlementaires sortent du fort et demandent aux Français leurs propositions pour une reddition dans l’honneur. Les palabres s’éternisent. À la fin, n’y tenant plus, LECLERC surgit parmi les négociateurs et ordonne aux Italiens de remonter dans leur véhicule. Lui-même s’asseoit à leurs côtés avec deux officiers et leur commande de regagner le fort. Les Italiens, estomaqués par cette entorse aux usages, s’exécutent.

Arrivé en présence du commandant du fort, Leclerc impose ses conditions. La capitulation est signée le jour même. La garnison défile à 14h devant Leclerc : 11 officiers et 18 soldats italiens, 273 Libyens. Les combats lui ont occasionné 3 tués et 4 blessés. Les pertes du côté français ont été de 4 tués (dont un Européen) et de 21 blessés.

Le lendemain, c’est au tour du détachement français de se rassembler dans la cour du fort. Après avoir fait hisser les couleurs, le colonel LECLERC prononce une allocution mémorable qui se termine par ces mots, quelque peu surréalistes en ce morceau de désert saharien : «Nous sommes en marche, nous ne nous arrêterons que lorsque le drapeau français flottera sur la cathédrale de Strasbourg». Les soldats et officiers reprennent le serment à la suite de leur  Chef

Aussi modeste soit-elle, la bataille de Koufra a un impact symbolique immense pour les Français en lutte contre l’occupant car c’est le premier succès militaire des Français Libres. Le général de Gaulle ne s’y trompe pas. Dès le 3 mars, il télégraphie à Leclerc un message de félicitations qui se termine par ces mots inhabituels chez lui : «Les glorieuses troupes du Tchad et leur chef sont sur la route de la victoire. Je vous embrasse».

Le 16 juin 1941, il est déchu de la nationalité française par un décret du gouvernement de Vichy. Le 11 octobre suivant, la cour martiale de Gannat le condamne à mort par contumace et à la confiscation de ses biens pour « crimes et manœuvres contre l’unité et la sauvegarde de la patrie »


Le Général Leclerc N°2 par raboteur340

L ASSISE TERRITORIALE DE LA FRANCE LIBRE – épisode 4

LECLERC  se présente au général DE GAULLE le 25 juillet 1940. Afin d’éviter que des représailles ne soient dirigées contre sa famille, il a pris le pseudonyme de « François Leclerc », le patronyme étant très fréquent en Picardie et à Belloy même. Cette discussion a probablement changé sa vie. Le général DE GAULLE, reconnaissant en lui un chef exceptionnel, le promeut de capitaine à chef d’escadrons dès leur première rencontre et lui donne pour mission de rallier l’Afrique Equatorial Francaise (AEF) à la France libre.

Les débuts de la France Libre sont difficiles : les ralliements de soldats et officiers à de Gaulle sont peu nombreux. Quelques territoires lointains de l’Empire français, telles les Nouvelles-Hébrides, sont les premiers à rallier la France Libre. En Afrique, le gouverneur général Félix EBOUE est favorable au ralliement du Tchad.

Le 6 août 1940, Leclerc, accompagné d’un civil, René PLEVEN, et du capitaine BOISLAMBERT, est envoyé par DE GAULLE  pour rallier l’Afrique équatoriale française.

Parti du Nigeria, LECLERC, avec une vingtaine d’hommes, prend Douala dans la nuit du 25 au 26 août et rallie ainsi le Cameroun pendant que le Tchad et le Congo rejoignent la France Libre à l’initiative de Félix EBOUE et du général DE LARMINAT.

Le 28 août, le ralliement de l’Afrique-équatoriale au général DE GAULLE est réalisé, à l’exception du Gabon.

Jugeant son grade de commandant insuffisant, face au gouverneur général et au lieutenant-colonel BUREAU, commandant les troupes à Douala, il arrache les quatre galons de sa manche gauche pour en recoudre un sur celle de droite : le voici colonel, lui qui n’était qu’un simple capitaine un mois plus tôt. Leclerc est nommé Commissaire général du Cameroun;

Le général DE GAULLE, de passage à Douala le 8 octobre, donne son accord à l’opération militaire réalisée avec l’aide des Forces françaises libres, repliées après l’échec de l’expédition de Dakar (23-25 septembre). Le débarquement a lieu près de Libreville, le 8 novembre, et LECLERC obtient le ralliement du Gabon le 10.

Pour DE GAULLE, l’Empire colonial doit servir de base pour continuer la lutte aux côtés des Alliés, permettre la libération du territoire et priver Vichy d’un atout face aux Allemands. Français européens et Saras (Tribus du Tchad), forment l’essentiel du régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad, noyau de la colonne Leclerc qui participera aux opérations en Libye. Tous veulent combattre jusqu’à la libération de la France.

La France libre a pour la première fois une assise territoriale et stratégique significative.

Philippe de Hautecloque- épisode 3 – La drôle de Guerre

 

Après plus de sept mois de « drôle de guerre », l’armée allemande déferle en quarante jours sur la France, malgré de durs combats. La défaite de l’armée française est un drame psychologique et politique sans précédent : 92 000 tués et 1 800 000 prisonniers.

Lors de la percée allemande sur le front français le 13 mai, le capitaine de Hauteclocque est chef du 3e bureau à l’état-major de la 4e division d’infanterie (voir photo), rattachée à la 1ère armée. En position dans le secteur fortifié de Maubeuge, la division subit les violentes attaques allemandes et, son général étant blessé, c’est pratiquement Hauteclocque qui conduit les opérations.

Le 25 mai, la 4e DI reçoit l’ordre de repli et décroche, encerclée, dans le secteur de Lille.

Lors de l’attaque allemande, il est fait prisonnier, mais parvient à s’échapper et à rejoindre les lignes alliées, où il reprend le combat. 

Pour traverser les lignes ennemies de la poche de Lille en mai 1940, il déclare à l’officier allemand qui l’a capturé qu’il est réformé, inapte au service militaire, en lui montrant une ordonnance médicale datant du Maroc lui prescrivant de la quinine trois fois par jour. Grâce à ce subterfuge, on le laisse partir, et il peut rejoindre les lignes françaises sur le canal de Crozat (ex Canal de St Quentin)

Abandonnant ses effets militaires, il se joint au flot des réfugiés pour gagner le front.

Le 29 mai, arrêté par un Allemand, il s’évade et rejoint le 2e groupement cuirassé du général Buisson. Le 8 juin, il participe aux combats dans la région de Mourmelon. 

 Le 15 juin, il participe à une contre-offensive dans la plaine de Champagne, au cours de laquelle il est blessé à la tête. Les blindés allemands ont ouvert le feu sur la maison dans laquelle il se trouvait, et une partie du plafond s’est effondrée sur lui. La blessure ne semble pas l’affecter, à tel point qu’il continue le combat, jusqu’à ce qu’il soit à nouveau fait prisonnier. Il est évacué sur ordre à Avallon où les Allemands arrivent le lendemain.

Alors que le président du Conseil, le maréchal Pétain, appelle à cesser le combat le 17 juin et demande les conditions d’armistice à l’Allemagne et à l’Italie, le général de Gaulle rejoint Londres d’où il appelle le 18 juin les Français à poursuivre le combat.

Entre temps, fuyant l’avance allemande, Hauteclocque gagne Paris à bicyclette puis l’Anjou chez sa soeur où il a connaissance de l’appel du général de Gaulle et décide de le rejoindre à Londres. Le 26 juin, il se dirige vers la frontière espagnole après avoir revu sa femme.

Il adopte le pseudonyme de « Leclerc » pour protéger sa famille et retrouve en Angleterre, la poignée de Français libres résolus à se battre envers et contre tout. Il rencontre, le 25 juillet, le général de Gaulle qui le nomme commandant.

Commence alors la légende…


Le Général Leclerc N°1 par raboteur340

Philippe LECLERC – épisode 2 – Avant la Guerre

Après St Cyr, il entre alors à l’École d’application de la cavalerie de Saumur, dont il sort en 1925, là encore, en étant major.

Il épouse la même année, le 10 août 1925, Thérèse de Gargan qui a pour arrières-grands-parents le baron Théodore de Gargan et son épouse Marguerite de Wendel. Son père lui offre le Chateau de Tailly l’Arbre à Mouche dans la Somme entre Poix et Airaines.  Ils auront six enfants : Henri (1926-1952, Mort pour la France), Hubert, Charles, Jeanne, Michel et Bénédicte.

Depuis 1918 (et jusqu’en 1930), la Sarre est sous occupation française en conséquence du Traité de Versailles (1919) faisant suite à la Première Guerre mondiale. Le jeune Philippe de Hauteclocque a pour première affectation le 5e régiment de cuirassiers à Trèves ; après y avoir passé un an, il obtient une affectation au 8e Spahis, au Maroc.

Pour rappel la France est présente en Algérie (1830), en Tunisie (1882) et au Maroc (1912). Le protectorat sur le Maroc doit faire face à une insurrection menée par Abd el-Krim. La pacification (rallier les tribus insoumises), confiée d’abord au maréchal Lyautey, s’achève en 1934. Le lieutenant de Hauteclocque choisit une affectation au Maroc à Taza en 1926.

 En septembre 1927, il rejoint l’école des officiers marocains de Dar el-Beïda, créée en 1918 par Lyautey pour former les cadres des troupes. Professeur d’instruction générale et instructeur de cavalerie, il emploie ses loisirs à étudier la société musulmane auprès de ses élèves et à perfectionner sa pratique des langues arabe et berbère. Il reçoit ses élèves dans sa propriété de Tailly.Dar el-Beïda a été, pour lui, un lieu riche d’échanges culturels. Il est séduit par le Maroc traditionnel.

En 1929, impatient d’opérer en zone insoumise, il rejoint M’Zizel, comme commandant du 38eme Goum. Il est cité à l’ordre de l’armée pour son courage lors du combat de Taguendoust le 13 juillet 1930.

Il devient instructeur à l’École de Saint-Cyr en 1931.

Lors d’un exercice à cheval, sa jambe se casse sous sa monture ce qui lui vaudra d’utiliser une canne tout le reste de sa vie.

En 1933, profitant des vacances, il embarque, à ses frais, sur un Latécoère assurant la liaison Toulouse-Rabat. Courtcircuitant le commandant supérieur des troupes du Maroc, il obtient le poste d’adjoint au commandant d’un goum pour l’attaque du Kerdouss à laquelle il participe pendant un mois et se distingue le 11 août au combat d’Aghbalou.

Philippe de Hauteclocque obtient une palme supplémentaire à la croix de guerre des théâtres d’opérations extérieurs.

Cet épisode atypique dans la vie d’un lieutenant de l’époque révèle un meneur d’hommes qui n’hésite pas à monter en première ligne avec ses soldats.

Au cours d’un second séjour au Maroc, il est promu capitaine en 1934, et obtient la Légion d’honneur. En 1938, il réussit le concours d’entrée à l’École de Guerre (appelé Collège interarmées de défense entre 1993 et 2011), dont il sort major en 1939.

Doté d’une solide culture historique et politique, Hauteclocque s’inquiète très tôt du péril nazi et de la politique d’expansion pratiquée par Hitler à partir de 1935.

Hauteclocque est plus un officier instructeur qu’un officier de troupe. Il passe treize ans en Ecoles Il est reçu major à l’Ecole de Guerre en 1938 et le reste à l’issue de la première année, la guerre interrompant la formation.

Comme Juin, Koenig ou de Lattre de Tassigny, il est le modèle de l’officier préférant l’action dans les combats au Maroc à la vie de garnison en France. Il a fait sienne le précepte du père de Foucauld « se commander à soi-même ».

Son premier officier supérieur le juge ainsi : « Comme il a du tempérament et une forte personnalité, il demande à être commandé avec doigté… ». Il est exigeant envers lui-même comme envers ses hommes.

Hauteclocque laisse poindre Leclerc.

LE NOUVEAU SITE DE LA FONDATION LECLERC

Le site de la fondation LECLERC s’est refait une beauté.

Dans le but de rendre le site Internet du Maréchal Leclerc de Hauteclocque, toute l’équipe de la Fondation s’est plongée sur la façon d’améliorer la navigation sur le site.

Aujourd’hui la visite du site est plus claire, nous vous laissons donc le plaisir de passer du temps dessus afin de le découvrir ou de le redécouvrir.

A travers ce site, vous découvrirez l’importance de Leclerc, de ses proches, de ses compagnons, de son esprit stratégique et tactique. De nombreux documents d’époque sont reproduits grâce à la générosité des membres de la Fonadtion de la 2e DB, du Mémorial Leclerc, de la Ville de Paris, des nombreux dons…

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